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In memoriam 4 , par Jacqueline Bayard -Pierlot
Germaine A. D. 1885 – 1965
La Chine des années 30. Situation politique
Shanghai en 1930 (Photo de Louis Philippe Messelier)
Je ne sais pas sur quoi portait la « mission » confiée à Germaine Appell par le gouvernement français ; je ne sais même pas dans quelles archives ministérielles il faut chercher le compte rendu qui en a sûrement été fait – Germaine était honnête vis-à-vis des devoirs qu’elle acceptait -. Il ne figure pas dans les papiers laissés par elle, ce qui prouve au moins qu’à ses yeux il n’avait pas grand intérêt face aux évènements majeurs qui se sont déroulés en Chine. Par contre elle a suivi ces évènements avec une passion indignée et a tenté, dans la mesure de ses moyens de les faire connaître en France : d’où ses interventions à Radio Shanghai et surtout son article dans Le Monde illustré.[i]
On a peu de vision globale en France des quinze années de guerre brutale qui ont ensanglanté l’Extrême – Orient et l’Asie du Sud-Est, entre 1931 (conquête de la Mandchourie par les japonais) et aout 1945 (bombardement de Hiroshima et Nagasaki) ; la guerre sino-japonaise (1931 – 1940) précède la conquête de l’Asie du Sud – Est par les armées nippones (1940) et aboutit à la réaction américaine, dite guerre du Pacifique (1941 – 1945). Le bilan humain est aussi lourd que celui de la guerre en Europe : deux millions de morts parmi les soldats japonais et le double parmi les combattants chinois, à quoi s’ajoutent les victimes civiles (en tout quelques 30 millions de morts). La brutalité de ce conflit est effrayante, et c’est de cela que témoigne Germaine.
Le traité de Portsmouth, signé entre la Russie et le Japon sous l’égide de Théodore Roosevelt, avait consacré en 1901 l’hégémonie japonaise, le retrait de la Russie tzariste et l’apparition des Etats- Unis dans les conflits de l’extrême Orient. La Chine s’y voyait reconnue la souveraineté – nominale – sur la Mandchourie, perdue lors de la première guerre sino-japonaise, (1894 – 1895). Ce premier conflit fut marqué par des violences inouïes, en particulier lors de la prise de Port Arthur. Le Japon de l’ère Meiji gardait en Mandchourie des bases militaires et un protectorat. Alors se confirment la suprématie japonaise qui durera jusqu’à Hiroshima, et la haine entre les deux peuples, qui peine à s’éteindre, encore aujourd‘hui.
Le conflit latent entre Chine et Japon reprend en 1931 par une première provocation japonaise qui sert de prétexte à une conquête totale de la province mandchoue, transformée en un état fantoche, le Mandchoukouo, sous la direction (toute théorique) du dernier empereur de la dynastie Qing, Puyi[ii].
A partir de là le conflit demeure larvé, avec des poussées de fièvre. En janvier – février 1932 manifestations à Shanghai, blocus de la ville par les forces japonaises pour défendre leur concession shanghaienne par terre, mer et air ; bombardements, combats de rue… Les armées de Tchang Kai Check ne font pas le poids, et la S. D. N., poussée par les Etats Unis, l’Angleterre et la France impose un cesser le feu qui aboutit à l’accord du 5 mai 1932. C’est une humiliation pour la République chinoise, qui se voit imposés la démilitarisation de la ville et l’interdiction d’entretenir des armées dans la région périphérique.
Les manifestations anti japonaises continueront sporadiquement. Le 13 aout 1937, prenant prétexte d’un incident à Pékin, les troupes nipponnes tentent d’investir Shanghai, la population résiste, les pires violences sont commises…
C’est dans ce contexte que Germaine arrive à Shanghai et finit par avoir – nous dit-elle, la responsabilité d’un service dans un des principaux hôpitaux de la concession française.
Les activités du Docteur G. Appell – Duclaux
La radio française
Une première ébauche de station radiophonique française nait en 1932, à l’intention des soldats
envoyés pour assurer la sécurité de la concession lors de la reprise du conflit sino-japonais ; fermée avec le départ des troupes, elle rouvre sous la responsabilité de l’Alliance Française en aout 1932 et grandit ensuite.[iii] A partir de 1935 la station est dirigée par Claude Rivière, qui y propose elle-même des causeries régulières ; Germaine A. D. assurera le remplacement lors des congés de madame Rivière (mention du C.V.). Notons que Claude Rivière et Germaine se connaissaient bien avant leur rencontre à Shanghai : Claude rivière, alias Alice Beulin , alias Alice Saillens avait épousé Emile Saillens, professeur agrégé d’anglais ; Emile Saillens était lauréat des bourses organisées par le riche banquier Albert Kahn pour permettre à de jeunes étudiants issus des concours universitaires de faire un voyage autour du monde et d’élargir ainsi leur expérience.
Or Jacques Duclaux était un autre lauréat de ce groupe pour son voyage effectué en 1900. Les lauréats se réunissaient régulièrement à Boulogne dans la villa et les jardins d’Albert Kahn (actuellement gérés par la municipalité de Boulogne) ; ils y formaient un cercle plus ou:moins informel, dit »cercle de Boulogne » , dont les travaux s’organisaient en réunions qui incluaient les épouses et comportaient donc une part de mondanités ; Germaine et Alice s’y sont forcément rencontrées. Comme Germaine de Jacques, Alice avait divorcé d’ E. Saillens et eu dans la suite une existence de grande voyageuse qui la conduisit à Shanghai dans les années 30. Comme le montre Robert Guillain, le Shanghai de cette époque était le point de rencontre de tous les grands journalistes et voyageurs. Alice comme Germaine y eurent une vie passionnante, dont ma grand-mère parlait toujours avec nostalgie.
Le 18 aout 1937 les émissions cessent à la suite du bombardement des concessions par les japonais et reprendront le 5 octobre suivant. Germaine a-t-elle assuré les émissions avant aout 37 ou à partir de fin octobre ? Ce qui compte c’est que ce poste a offert à Germaine une belle ouverture sur l’actualité.
Pourquoi s’être mêlée de journalisme radiophonique ? Il y a évidemment les questions financières ; Germaine avait peu de ressources. On peut soupçonner d’autres raisons. D’abord les femmes françaises diplômées et cultivées n’étaient pas nombreuses à Shanghai, si l’on en croit les études démographiques et sociologiques, et Claude Rivière y était sans doute la seule agrégée des lettres ; la photo du « personnel » (sic) de la radio qui figure dans l’article-source (voir note IV) comprend sept personnes, dont une femme, Claude Rivière. Si les responsables voulaient la remplacer par une autre femme, – était-ce la doctrine de la radio à l’époque ? – cela ne devait pas être pas très facile. Une telle décision prouve au moins deux choses en ce qui concerne Germaine A. D. : elle était honorablement connue dans le petit monde de la concession et elle donne là encore une preuve de l’esprit aventurier que je me risque à lui attribuer. Car enfin elle n’avait aucune expérience dans ce domaine !
Médecin à Shanghai
Médecine hospitalière
Germaine a travaillé dans deux des hôpitaux de la ville : l’hôpital français et l’hôpital russe. Pendant toute la durée de son séjour, elle exerce à l’hôpital Sainte Marie, finit par y devenir responsable du service des « internés chinois » en 1938 (sic dans son C. V.) et pratique à l’hôpital orthodoxe russe, dans lequel elle fait des remplacements de radiologie.
Le principal centre médical de la concession, l’hôpital Sainte Marie, a été fondé par les jésuites en 1907 en liaison avec une école de médecine, l’université Aurore ; les deux institutions, évidemment transformées sous la responsabilité chinoise, existent encore aujourd’hui [iv]. La municipalité de la concession a voulu en faire la vitrine de la médecine française et y a investi de grosses sommes d’argent : bâtiments assurant l’accueil de ~7 000 malades en 1931 avec pavillon pour les indigents, pavillon d‘isolement, laboratoire – embryon de l’institut Pasteur qui ouvre en 1938 -, maternité, etc.
Les malades hospitalisés à Sainte Marie en 1ère et 2ème classe – classe payante – étaient les Européens, les Tonkinois ou Annamites, Chinois ou Indiens ; pendant les années trente, les européens ont représenté un peu plus de la moitié des patients, parmi lesquels à peu près deux tiers de Français, 20% de Russes, et 5 % d’Anglais et Américains. Dans les 3ème et 4ème classes, dites « semi-payantes », -souvent gratuites -, se retrouvaient surtout des Chinois. C’est apparemment de ces derniers que Germaine prit soin.
Action sanitaire et sociale
La municipalité assurait aussi une action sanitaire et sociale que la guerre rendit extrêmement difficile : combats proches dont il fallait recueillir les blessés, réfugiés en grand nombre qui vivaient dans la rue avec des conditions d’hygiène catastrophiques, blocus japonais qui interdisait d’évacuer correctement les déchets et d’enterrer rapidement les victimes des épidémies, etc. : tous problèmes que les habitations traditionnelles et les coutumes populaires importées par les réfugiés n’aidaient pas à résoudre. D’où les campagnes de vaccination, récurrentes certes, mais rendues encore plus nécessaires par les hostilités.
En aout 1937 l’armée chinoise entre dans la ville, et la guerre s’engage entre les chinois et la force d’occupation japonaise (30 mille h.), bien moins nombreux malgré des renforts (+ 60 mille h.) mais bien plus entrainés. Les combats cessent fin octobre par l’abandon des armées chinoises ; les japonais occupent la moitié de la concession internationale et fouillent les civils (chinois et étrangers) qui veulent passer par le « garden bridge » dans la concession internationale à la limite de la zone d’occupation japonaise. Tout cela crée une crise humanitaire à Shanghai avec un afflux de réfugiés dans la concession française (50 mille à 70 mille, selon la police). La ville est détruite, les usines sont fermées, les ouvriers chinois se retrouvent sans ressources (A. F. Glaise, p. 203, voir note V). Après les trois mois d’aout à novembre 1937 la ville est sous occupation japonaise.
A la fin des hostilités la municipalité française ouvre des camps pour les soldats chinois (~6 000 en novembre 1937), les blessés sont soignés dans les hôpitaux de la concession. Des camps sommaires sont construits pour les réfugiés mais en nombre insuffisant : – les gens occupent les rues, vivent à même le sol suscitant les protestations des habitants. Les associations charitables et religieuses font ce qu’elles peuvent, tout le monde est débordé.
De nouvelles campagnes de vaccination sont donc initiées par la municipalité, surtout anticholériques. Germaine va y participer.
G.A.D. vaccinant dans une rue de Shanghai (photo J. F. Charles)
L’automne 1937
Le 14 aout 1937 deux bombes tombent sur la concession internationale et la concession française, causant ~2000 morts dans la concession internationale et ~590 dans la concession française ; de ces victimes 350 sont envoyées à l’hôpital Ste Marie, où tous les médecins, chinois et français, tous les personnels médicaux de toutes nationalités travaillent dans les salles d’opération jusqu’à 2 heures du matin : daté du 16 aout, le rapport du docteur Rabaute, directeur de l’assistance publique, au directeur des services municipaux – cité par A. M. Glaise – précise les noms des médecins , dont celui du docteur Duclaux [v].
Les services municipaux s’organisent pour la gestion des cadavres et des blessés ; après les trois mois d’aout à novembre 1937 la ville est sous occupation japonaise : « la pauvreté grandissante, causée entre autres par la montée du chômage, l’inflation, le désordre politique et économique, entraine la mort de plusieurs milliers d’adultes et d’enfants par an ; affaiblis, les habitants de la ville n’ont plus les défenses immunitaires nécessaires et succombent aux épidémies qui se déclarent rapidement durant ces années de trouble. » (Glaise, p. 213)
Telle est la Chine dans laquelle Germaine Appell – Duclaux, médecin mais aussi observateur attentif, vit et travaille ; elle en sort marquée par ces expériences, bien pires que celles qu’elle a vécu en 1917/1918 et dont elle ne sait pas encore qu’elles sont prémonitoires. Elle le soupçonne assez pourtant et en est suffisamment scandalisée pour écrire l’article qui sera publié dans le Monde illustré (voir ci-dessous en annexe). Elle veut alerter l’opinion, alors préoccupée par la guerre européenne à venir et les pourparlers qui se termineront à Munich : malgré la guerre d’Espagne, guerre civile que beaucoup veulent classer à part pour cette raison, les français sont inconscients des formes que prennent les combats dans ces années 30 et de ce qu’ils risquent d’avoir à affronter. Il est urgent de les mettre en garde.
Sonneur d’alerte : l’article du Monde illustré
Titre : six semaines de guerre non déclarée à Shanghai. Date : 30 octobre 1937 ! Six semaines après la chute des bombes sur les concessions, cet « incident » qui va obliger les riches banquiers et commerçants qui habitent les modernes immeubles du Bund ou les villas de la concession française, à voir la guerre ; ils commenceront par regarder en tenue de soirée, du haut des terrasses, comme complément aux divertissements de la nuit (Robert Guillain, v. note VI infra). Pas plus que leurs homologues européens ils ne comprennent que leur monde vacille. Germaine va se transformer en sonneur d’alerte ; elle se débrouille pour faire paraitre un article dans Le monde Illustré, alors qu’elle n’appartient pas au monde de la presse et que les journalistes professionnels y réussissent mal (voir R. Guillain).
Deux mots donnent le ton dès les premières lignes : « guerre non déclarée » et « incident ». Ils sont repris dans la dernière phrase : « ce n’est pas la guerre, ce n’est qu’un incident »
Guerre non déclarée : changement d’époque. Les batailles à venir ne viseront pas seulement les troupes régulières comme sous Bismarck ou Napoléon, mais aussi, voire surtout, les civils, sans que qui que ce soit se donne la peine de parler de « dommages collatéraux » ; les conflits ne s’embarrasseront plus d’usages diplomatiques ni de déclarations officielles, ils iront droit au but – détruire les populations – pour une efficacité maximale. Le premier exemple en sera donné quelques deux années plus tard lorsque les soviets envahiront la Finlande et sera suivi par bien d’autres. Germaine participera aussi à la « guerre d’hiver ».
Le mot « incident », lui, répété deux fois, fait référence à l’attitude des médias occidentaux contemporains qui, pour rassurer l’opinion publique, tentent de minimiser les guerres extrême-orientales : après tout cela se passe tellement loin et cela semble concerner si peu l’Europe ! 80 ans après avons-nous tous abandonné cet européocentrisme ?
Premier thème : la fuite des populations devant la guerre « non déclarée », devant l’avance des armées japonaises, la destruction des campagnes et des banlieues ouvrières. Les réfugiés envahissent les concessions occidentales : « brusque invasion des concessions par les réfugiés… ; file ininterrompue de voitures de déménagement, de camions chargés au maximum, de rickshaws où s’entass[ent] des gens, des meubles, des paquets ; de ces brouettes chinoises… portant … d’invraisemblables amoncellements d’objets hétéroclites, et, au milieu de ces véhicules si divers, les piétons bousculés, jetés à droite et à gauche, chargés de paquets enveloppés de ce batik bleu et blanc si commun ici et si décoratif, ou portant dans les bras les misérables débris de leur modeste intérieur »… « Tous ces êtres humains, sans logis et sans but, s’entass[a]nt sur les quais, amoncelant là les épaves emportées dans leur fuite, campant devant les luxueuses banques, devant le jardin du consulat de France, … ». Images ô combien prémonitoires.
Deuxième thème : les deux bombes, attribuées par G. A. D. à un avion chinois pris dans un combat au-dessus de la ville ; elles tombent sur une place remplie de monde. Résultat : un « carnage », une « boucherie ». « Des monceaux de cadavres ensanglantés au milieu de rickshaws en pièces, des débris humains, des têtes, des bras, des mains, des jambes chaussées de souliers, des cervelles jaillies de cranes brisés ; … et la foule immense des blessés, ventres ouverts, membres arrachés, brulés avec la peau soufflée par la déflagration… Plus de mille morts et des centaines de blessés » Ce sont ces blessés qu’elle soignera jusqu’avant dans la nuit à l’hôpital Sainte Marie, elle sait de quoi elle parle : les « six grands groupes opératoires fonctionnant sans interruption », les blessés qui « encombrent les vestibules, les salles d’attente, m[eurent] sur les pelouses, devant les salles combles, les femmes et les petits enfants mutilés ré[pandant] leur sang sur les carreaux des couloirs » ; « Et il fallait les panser sur place pour leur donner une chance de salut ». Oui, elle sait ce dont elle parle, et il s’agit de le faire comprendre par les autres, car ils ne tarderont pas à être concernés.
Et la suite : le bruit des canons, les foyers « allumés par les bombes incendiaires », les usines en feu, un « horizon de flammes .. sur la rive du Whangpoo [où] les grands croiseurs (– les bateaux de guerre internationaux -) se détachent en ombre chinoise sur les flammes » , « les cadavres [que] les japonais arrosent d’essence et brulent au milieu des rues ».. Et, plus tard, les autres bombes, sur Nankin, sur « la vieille cité chinoise » de Shanghai, dont les fuyards ont obligé les autorités à « fermer les grilles de fer qui séparent [la vieille ville] de la concession française et [à] garder militairement les portes ».
Conclusion : « Le pays est en feu du désert de Mongolie à la mer de Chine et tout le long de la mer de Chine »
« Mais ce n’est pas la guerre, ce n’est qu’un incident »
Avis aux populations, s’époumone le crieur public. Mais qui l’écoute ? [vi]
Germaine a compris ce qui attend l’Europe ; elle ne veut pas être bloquée par le « feu » à des semaines de distance, sans nouvelles de sa famille, ce qui arrivera à Robert Guillain. Elle saisit l’occasion du retour d’un cargo mixte norvégien, le Talabot, qui a besoin d’un médecin, et sera à Paris au début de l’été 1939.
Notes
[i] Le monde illustré, n° 4164 du 30 octobre 1937 : Le monde illustré est un magazine hebdomadaire qui a paru de 1857 à 1938 ; c’est un magazine de référence, consultable sur Gallica et à la B.n.F. Référence : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818319d. Article joint . Voir <https://www.herodote.net/La_guerre_du_Pacifique-synthese-2026-454.php> : la photo de l’armée japonaise triomphante est extraite de cet article
[ii] Voir le film « Le dernier empereur » de Bernardo Bertolucci
[iii] FFZ Art et culture, la radio de la concession française de Shanghai : http://www.radiotsf.fr/ffz-art-et-culture-la-radio-de-la-concession-francaise-de-shanghai/
[iv] Ruijin Hospital et Shanghai Jiao Tong University school of medicine
[v] A. F. Glaise, L’évolution sanitaire et médicale de la concession française de Shanghai entre 1850 et 1950, thèse Lyon II , 2005 , Note n° 598, p. 211 et pas
[vi] Le journaliste Robert Guillain, que Germaine avait rencontré à Shanghai et dont elle parlait souvent, donne une description semblable de la ville dans laquelle il arrive en novembre 1937 ; il a 29 ans et c’est son premier poste à l’agence Havas. « La voici ! cette guerre annoncée, elle est ici. … En occident nous avions eu Guernica, catastrophe prémonitoire. Wousoung [avant-port de Shanghai où les japonais avaient débarqué et que 3 semaines de combats avaient complètement brulé] me faisait penser à Guernica et sa tache noire… me donnait peut-être l’image de ce qui attendait non seulement la Chine mais l’Europe » Et dans les deux premiers chapitres de ses mémoires il dit combien il fut surpris de voir à quel point les dépêches que lui – et le reste de l’Agence – envoyaient à Paris étaient peu reprises dans les médias. Orient extrême. Une vie en Asie, Arlea/le Seuil, Paris,1986, p.29 et passim
Bibliographie
F. Glaise, L’évolution sanitaire et médicale de la concession française de Shanghai entre 1850 et 1950, thèse de doctorat, Lyon II , 2005 , 449 p. Le présent article doit énormément à ce livre
Michael Fiaux, La présence étrangère à Shanghai, – 1843 – 1943, Université » de Lausanne, thèse de licence, 1999
Gazette de Shanghai, publication de l’ambassade de France, plusieurs numéros, , http://www.ambafrance-cn.org/Gazette-de-Changhai/
Werner Gruhl, Imperial Japan’s world war two 1931 – 1945, Transaction publishers, New Brunswik /London, 2007
Les informations concernant Claude Rivière m’ont été fournies par son arrière/arrière petit neveu, Jacques Blocher, que je remercie de cette aide